Valentine HERRENSCHMIDT
Alfred de Musset le disait « On a bouleversé la terre avec des mots ».
Ils ont traversé toute la vie de Valentine HERRENSCHMIDT, de son enfance auprès d’une mère dont dessins et témoignages sont une trace de notre patrimoine, aux côtés d’une sœur passée par les Arts Décoratifs, au sein d’une troupe de théâtre qui la plonge dans la richesse des phrases qu’elle apprend à charger d’émotions et de sens.
Les circonstances de la vie l’amènent à changer d’orientation. Elle quitte Paris, s’installe à Orléans, et développe une activité de création de bijoux. Passion moins visible tout au long des années passées sur les planches, elle en fait désormais son activité principale. Après s’être révélée comme actrice, elle expose son travail en même temps qu’elle en découvre contraintes et réalités. Elle apprend que production et création pure sont rarement compatibles dans le même espace-temps ; elle doit évoluer, elle sait aussi que de sa première vie de comédienne, elle conserve le goût des mots et le besoin de les transmettre.
L’usage d’ornements corporels est aussi ancien que les premiers graphismes. Le parcours de Valentine HERRENSCHMIDT sonne comme le rappel d’un désir de beau et de sens ; elle le sait, l’esthétique, même si elle s’y obstine n’avance jamais seule. Elle apprend le dessin calligraphié dans l’espace parce que les mots font exister ce en quoi elle croit.
Elle garde le désir de parer ce qui l’entoure, d’habiller les murs.
Elle se lance dans la réalisation de projets différents. Son travail s’organise et prend forme autour de différents thèmes. Chacun la lance sur la voie d’une nouvelle réflexion, elle aime à la fois la contrainte et la liberté que ses connaissances lui offrent. Elle apprend de rencontres artistiques, de compétences techniques et des talents qui jalonnent son parcours. Ces personnes différentes, avec qui elle échange, ouvrent un dialogue et font vivre son envie.
« C’est Calder qui m’a formé l’esprit et la main. C’est en faisant, en cherchant, en imitant, en tentant de comprendre le geste que l’on apprend ». Les mots la touchent, la construisent et la guident jusqu’à l’évidence de la réalisation. Valentine Herrenschmidt sculpte les courbes des mots à main levée, donnant ainsi corps aux textes auxquels elle donne une 3ème dimension. Il n’y a pas de précipitation, c’est un cheminement. Les proportions qu’elle a données à sa création sont justes.
L’ombre des mots danse sur les murs où l’on peut alors lire autre chose que le silence.